Page:Bernanos - Scandale de la vérité.djvu/22

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mons-nous encore ? », je pense que cela signifie : « Nous aime-t-elle toujours ? Nous est-elle fidèle, ne va-t-elle pas nous renier ? »

Certes, il y a une France que nous pouvons connaître à travers l’histoire, ainsi qu’un homme par sa vie passée, les circonstances de sa vie. Mais cette connaissance est bien vaine. Elle nous donne le bilan des expériences françaises. À quoi bon ? Nous comprenons parfaitement qu’un grand nombre de ces expériences nous furent imposées du dehors, qu’elles ne nous renseignent nullement sur le véritable destin de notre peuple, c’est-à-dire pour parler franchement, sur ce que Dieu attend de lui. Est-ce que Dieu attend encore quelque chose de nous ? Telle est la question qui nous angoisse. De quel droit la posons-nous ? Eh bien, nous ne pouvons faire autrement que nous la poser, voilà tout. De quel droit les réalistes prétendraient-ils nous imposer leur point de vue ? J’ose dire que les réalistes comptent pour peu de chose dans l’histoire de mon pays. L’histoire de mon pays a été faite par des gens qui croyaient à la vocation sur-