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LES INSTRUCTIONS SECRÈTES

la conclusion devient la Préface, sous une forme différente ; bref, on tient à composer un volume qui ait meilleur air et bientôt l’on arrive à fournir une composition d’un genre nouveau, désignée très justement sous le nom de Type janséniste[1]. Presque toutes les éditions du xviiie siècle ont reproduit ce même type d’origine flamande et c’est de là que sort, par voie d’évolution, le type moderne des éditions contemporaines.

Le modèle de presque toutes les productions françaises et belges parues au xixe siècle sous le titre de Monita paraît être l’édition de 1751 : Secreta Monita ou Advis secrets de la Société de Jésus. À Paderborne (sic) MDCLXI.

De toutes ces publications modernes, il serait fastidieux de relever les titres et difficile d’évaluer le nombre. Depuis l’in-folio jusqu’à l’in-32. On en trouve pour toutes les nations, comme pour tous les goûts. Mais les pays de race latine détiennent actuellement la part prépondérante. C’est à tort que l’on a cru pouvoir affirmer qu’il n’existait pas d’édition espagnole : on en compte plusieurs et la seule année 1845 en a produit deux pour sa part, rien qu’à Madrid, Monita Secreta de los Jesuitas, Madrid, 1845, et Los Jesuitas juzgados por si mismos, Madrid, 1845.

Cette multiple diffusion il faut l’attribuer à l’action occulte et systématique des Loges. — Aussi est-ce parmi le peuple surtout que l’on sème la calomnie, et les titres s’en ressentent. L’édition de 1760, par exemple, porte au frontispice, en

  1. Van Aken, La fable des Monita Secreta, dans les Précis histor, 1881, p. 344 sq.