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LES INSTRUCTIONS SECRÈTES

nie déborde sous une phrase un peu barbare, et qui sont une satire de la Compagnie de Jésus et même du « Rector acutus » à qui sont confiés ces avis. Ira-t-on soutenir que les Supérieurs de l’Ordre ont composé eux-mêmes, en vers latins, et si peu spirituels, leur propre satire ? Le document provient donc, comme la satire qui lui sert d’Introduction, d’un adversaire de la Compagnie, et une note marginale insérée au chapitre XI, de même que certains passages spécialement soulignés, indiquent assez à quelles fins avait servi le manuscrit antérieur, dont celui-ci n’est qu’une grossière transcription.

Il serait trop facile de montrer maiintenant que l’édition Hochstetter, pas plus que l’édition française, ne reproduit le texte du manuscrit auquel les deux éditions se réfèrent. L’ordre même et la division des paragraphes ne correspondent en aucune façon, par exemple, chapitres X et XX ; des membres de phrase sont ajoutés ; une foule de mots diffèrent du tout au tout. Quelle est donc cette collation que le scrupuleux critique assure avoir faite sur ce texte précieux ?… Mystère !

En résumé, M. le professeur Hochstetter affirme dans son édition savante :

1° Que le texte édité par lui est conforme au texte du manuscrit de Bruxelles. — Il ne l’est pas.

2° Que le manuscrit de Bruxelles est authentique. — Il ne l’est pas.

3° Que le Protocole de Ruremonde mentionne cet exemplaire des Monita. — Il n’en parle pas.

4° Que ce même document se trouve au Palais de justice de Bruxelles. — Il ne s’y trouve pas.

M. Hochstetter s’expliquera-t-il ?… Oui ou non,