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DES JÉSUITES

des jésuites, sont des premiers à convenir du fait. Aucun catholique d’ailleurs, et même aucun Néoprotestant, à ma connaissance, n’a jamais soutenu la thèse de l’authenticité.

Elle est tellement démodée aujourd’hui cette thèse-là, que le Docteur Nippold, professeur d’histoire ecclésiastique à l’Université d’Iéna, écrit dans la Revue de théologie scientifique : « Parmi les nombreuses sottises (Dummeithen) — pardon pour l’expression — que les protestants ont eu le don de commettre, par suite d’une ignorance crasse, dans leur polémique contre les jésuites, il faut compter toujours, car toujours elle reprend corps, cette naïveté de croire que les Monita Secreta sont les Instructions officielles des supérieurs de l’ordre à leurs subordonnés[1] ».

Et avant lui déjà, le Professeur Harnack, le roi de la critique protestante libérale, avait tenu à formuler son jugement dans la Revue littéraire de théologie[2] : « Il est malheureux que l’on continue encore et toujours à exploiter contre la Compagnie de Jésus des falsifications comme les Monita Secreta. Nous avons à nous garder, nous protestants, de porter ainsi faux témoignage contre notre prochain. »

Que M. le Professeur Hochstetter veuille bien méditer ces paroles… Sont-elles assez vives et nettes ? Et la critique protestante orthodoxe désarmera-t-elle enfin ?

  1. Zeitschrift für wissenschaftliche Theologie, 1897, p. 279.
  2. Theolog. Litteraturztg., 1891, p. 122.