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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/115

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volonté de ceux à qui elle devoit le jour. Elle alle trouver le Roy & luy dit qu’il n’eſtoit pas juſte que la fille de Berranger fut bien traittée d’un Prince, dont le fils étoit entre les mains de ſon pere, qui ne luy rendoit pas la liberté qu’il avoit donné à Amaldée. Je ne dois pas, dit-elle, partager ſon ingratitude en la ſouffrant ; je dois tout entreprendre pour delivrer le Prince, renvoyez-moy à Majorque ſi vous voulez bien vous confier à moy. Il n’eſt pas que le Roy mon pere, ne ſoit à la fin touché de tant de generoſité, mais au cas qu’il fut endurçy contre vos bontez, laiſſez-moy conduire la choſe avec adreſſe, & je vous promets que vous le reverrez dans peu, ou que je viendray me remettre entre vos mains ; peut-eſtre crut-elle promettre la choſe ſincerement, mais Menfroy ſans conſiderer trop ſon intention luy dit ; Madame, pourveu que vos intereſts ſoient toûjours conſervez, je ne ſeray point fâché de vous avoir l’obligation de la liberté de mon fils. Il avoit déja fait propoſer à Berranger de la rendre à des conditions fort avantageuſes, mais il