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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/116

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n’y avoit pas voulu entendre. Rien n’étoit ſi avantageux pour luy, que d’avoir le Prince de Sicile dans ſes Etats, de ſorte que Menfroy deſeſperant de le voir ſans recommencer une guerre dont le ſuccés eſt toûjours douteux, il hazarda de renvoyer Camille, & ſe défaiſant volontairement d’un oſtage que le hazard luy avoit donné, il crut par-là pouvoir forcer Berranger à luy remettre ce que la fortune luy avoit donné auſſi. Cependant toutes choſes furent preparées pour le départ de Camille : on la renvoya avec une belle eſcorte, & l’Amirale prenant ſon temps pour aller à Majorque, ſe méla dans la foule de ceux qui l’accompagnoient. Elle ſe traveſtit en Cavalier, & ſe trouva ſi bien déguiſé qu’il s’en fallut peu qu’elle ne ſe méconnut elle-méme. Pluſieurs jours ſe paſſerent dans leſquels ſon deſſein reüſſiſſoit fort bien. Camille eſtoit preſque toûjours enfermée dans ſa chambre avec celle de ſes filles en qui elle avoit le plus de confiance, & ſans doute l’Amirale n’auroit point eſté découverte ſi ſon amour ne l’avoit trahie. Le caractere d’Amante, marque trop