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ACTE PREMIER
LE DOCTEUR.

En somme, vous vous portez bien.

BERTRAND D’AVRON.

Vous vous portez admirablement !

BAUDE-BOBY.

Tu as une santé superbe.

LE VICOMTE.

Fichez-moi la paix, vous n’en savez rien. Et le docteur en sait encore moins que nous, (Au Docteur.) Vous n’êtes pas dans ma peau, vous ne pouvez pas savoir ce que j’ai.

LE DOCTEUR.

Alors, cette belle confiance qui vous faisait accourir chez moi quand vous aviez une digestion un peu lourde ?

LE VICOMTE.

Mais si ! mais si ! j’ai confiance en vous, parce que je sais que vous êtes intelligent… Seulement vous êtes médecin. Vous êtes trop habitué à la souffrance humaine ; vous n’y faites plus attention. Ma souffrance à moi, vous ne voulez pas avoir l’air de vous en moquer, parce que vous êtes mon ami. Mais, au fond, vous vous en fichez, parce que vous avez perdu dans l’exercice de votre sale médecine toute votre sensibilité. Seulement vous avez étudié… (À Bertrand d’Avron.) Il a étudié.

BERTRAND D’AVRON.

Il sait les noms des maladies.

LE VICOMTE.

Alors vous me direz que telle chose est rafraî-