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TRIPLEPATTE
MADAME HERBELIER.

Oui ! à une chasse d’affaires organisée par le baron Nephtali. On a dit aux Princes : « Monsieur Herbelier. » Et ç’a été tout. M. Herbelier, vous le connaissez ! Aussitôt présenté, il s’est mis lui-même à l’écart, et il s’est amusé à la chasse autant qu’il a pu, au lieu de rester, comme il aurait dû, dans les jambes des Princes, si bien qu’ils auraient fini par lui parler, par lui dire quoi que ce soit, ne fût-ce que « pardon ! » en passant devant lui. Et il y a de ces petites cruautés ! On a donné du gibier à tous les invités ; les Brossard eux-mêmes ont eu des faisans ! La bouriche de mon mari ne contenait que des lapins !

LA BARONNE.

Ça, c’est dur ! Mais c’est un peu la faute de votre mari.

MADAME HERBELIER.

Il est si contrariant ! Il pourrait si bien me seconder ; il a de la prestance et presque grand air ; il est beaucoup mieux que moi… Moi, quand je m’habille, je me fais l’effet d’être endimanchée, d’être vêtue trop somptueusement, avec trop d’ostentation ! Et quand je m’habille simplement, je n’ai plus l’air de rien du tout !

LA BARONNE.

Mais non, mais non, je vous assure, (Elle l’examine.) Vous êtes superbe !… Vous êtes très bien !… Vous êtes très convenable !