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PREMIÈRE PARTIE

DU RAISONNEMENT EXPÉRIMENTAL


CHAPITRE PREMIER

DE L’OBSERVATION ET DE L’EXPÉRIENCE


L’homme ne peut observer les phénomènes qui l’entourent que dans des limites très-restreintes ; le plus grand nombre échappe naturellement à ses sens, et l’observation simple ne lui suffit pas. Pour étendre ses connaissances, il a dû amplifier, à l’aide d’appareils spéciaux, la puissance de ses organes, en même temps qu’il s’est armé d’instruments divers qui lui ont servi à pénétrer dans l’intérieur des corps pour les décomposer et en étudier les parties cachées. Il y a ainsi une gradation nécessaire à établir entre les divers procédés d’investigation ou de recherches qui peuvent être simples ou complexes : les premiers s’adressent aux objets les plus faciles à examiner et pour lesquels nos sens suffisent ; les seconds, à l’aide de moyens variés, rendent accessibles à notre observation des objets ou des phénomènes qui sans cela nous seraient toujours demeurés inconnus, parce que dans l’état naturel ils sont hors de notre portée. L’investigation, tantôt simple, tantôt armée et perfectionnée, est donc destinée à nous faire