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considérations spéciales aux êtres vivants.

d’un côté ou des deux côtés à la fois ; les effets de la section des nerfs qui se rendent aux muscles intercostaux et de celle du nerf récurrent. Il a lié les artères, institué des expériences sur le mécanisme de la déglutition[1]. Depuis Galien, il y a toujours eu, de loin en loin, au milieu des systèmes médicaux, des vivisecteurs éminents. C’est à ce titre que les noms des de Graaf, Harvey, Aselli, Pecquet, Haller, etc., se sont transmis jusqu’à nous. De notre temps, et surtout sous l’influence de Magendie, la vivisection est entrée définitivement dans la physiologie et dans la médecine comme un procédé d’étude habituel et indispensable.

Les préjugés qui se sont attachés au respect des cadavres ont pendant très longtemps arrêté le progrès de l’anatomie. De même la vivisection a rencontré dans tous les temps des préjugés et des détracteurs. Nous n’avons pas la prétention de détruire tous les préjugés dans le monde ; nous n’avons pas non plus à nous occuper ici de répondre aux arguments des détracteurs des vivisections, puisque par là même ils nient la médecine expérimentale, c’est-à-dire la médecine scientifique. Toutefois nous examinerons quelques questions générales et nous poserons ensuite le but scientifique que se proposent les vivisections.

D’abord a-t-on le droit de pratiquer des expériences et des vivisections sur l’homme ? Tous les jours le médecin fait des expériences thérapeutiques sur ses ma-

  1. Dezeimeris, Dictionnaire historique, t. ii, p. 444. — Daremberg, Exposition des connaissances de Galien sur l’anatomie pathologique et la pathologie du système nerveux. Thèse, 1841, p. 13 et 80.