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considérations spéciales aux êtres vivants.

vent le plus au physiologiste, sont ceux qu’il peut se procurer le plus facilement, et à ce titre il faut placer au premier rang les animaux domestiques, tels que le chien, le chat, le cheval, le lapin, le bœuf, le mouton, le porc, les oiseaux de basse-cour, etc. Mais s’il fallait tenir compte des services rendus à la science, la grenouille mériterait la première place. Aucun animal n’a servi à faire de plus grandes et de plus nombreuses découvertes sur tous les points de la science, et encore aujourd’hui, sans la grenouille, la physiologie serait impossible. Si la grenouille est, comme on l’a dit, le Job de la physiologie, c’est-à-dire l’animal le plus maltraité par l’expérimentateur, elle est l’animal qui, sans contredit, s’est associé le plus directement à ses travaux et à sa gloire scientifique[1]. À la liste des animaux cités précédemment, il faut en ajouter encore un grand nombre d’autres à sang chaud ou à sang froid, vertébrés ou invertébrés et même des infusoires qui peuvent être utilisés pour des recherches spéciales. Mais la diversité spécifique ne constitue pas la seule différence que présentent les animaux soumis à l’expérimentation par le physiologiste ; ils offrent encore, par les conditions où ils se trouvent, un très grand nombre de différences qu’il importe d’examiner ici ; car c’est dans la connaissance et l’appréciation de ces conditions individuelles que réside toute l’exactitude biologique et toute la précision de l’expérimentation.

La première condition pour instituer une expérience,

  1. C. Duméril, Notice historique sur les découvertes faites dans les sciences d’observation par l’étude de l’organisme des grenouilles. 1840.