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considérations spéciales aux êtres vivants.

ment de 38 à 40 degrés ; elle ne peut pas dépasser + 45 à 50 degrés ni descendre au-delà de - 15 à 20 degrés, sans amener des troubles physiologiques ou même la mort quand ces variations sont rapides. Chez les animaux hibernants l’abaissement de température, arrivant graduellement, peut descendre beaucoup plus bas en amenant la disparition progressive des manifestations de la vie jusqu’à la léthargie ou la vie latente qui peut durer quelquefois un temps très long, si la température ne varie pas.

L’air est nécessaire à la vie de tous les êtres végétaux ou animaux ; l’air existe donc dans l’atmosphère organique intérieure. Les trois gaz de l’air extérieur : oxygène, azote et acide carbonique, sont en dissolution dans les liquides organiques où les éléments histologiques respirent directement comme les poissons dans l’eau. La cessation de la vie par soustraction des gaz, et particulièrement de l’oxygène, est ce qu’on appelle la mort par asphyxie. Il y a chez les êtres vivants un échange constant entre les gaz du milieu intérieur et les gaz du milieu extérieur ; toutefois les végétaux et les animaux, comme on sait, ne se ressemblent pas sous le rapport des altérations qu’ils produisent dans l’air ambiant.

La pression existe dans l’atmosphère extérieure ; on sait que l’air exerce sur les êtres vivants à la surface de la terre une pression qui soulève une colonne de mercure à la hauteur de 0m,76 environ. Dans l’atmosphère intérieure des animaux à sang chaud, les liquides nourriciers circulent sous l’influence d’une pression supérieure à la pression atmosphérique extérieure, à peu