Page:Bernard - Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, Baillière, 1865.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
215
considérations spéciales aux êtres vivants.

tiqueraient sur la grenouille, par exemple. Qu’est-ce qu’il y a de fondé dans toutes ces opinions, quelle importance faut-il donner au choix des animaux relativement à l’utilité que les expériences peuvent avoir pour le médecin ?

Il est bien certain que pour les questions d’application immédiate à la pratique médicale, les expériences faites sur l’homme sont toujours les plus concluantes. Jamais personne n’a dit le contraire ; seulement, comme il n’est pas permis par les lois de la morale ni par celles de l’État, de faire sur l’homme les expériences qu’exige impérieusement l’intérêt de la science, nous proclamons bien haut l’expérimentation sur les animaux, et nous ajoutons qu’au point de vue théorique, les expériences sur toutes les espèces d’animaux sont indispensables à la médecine, et qu’au point de vue de la pratique immédiate, elles lui sont très utiles. En effet, il y a, ainsi que nous l’avons déjà souvent exprimé, deux choses à considérer dans les phénomènes de la vie : les propriétés fondamentales des éléments vitaux qui sont générales, puis des arrangements et des mécanismes d’organisations qui donnent les formes anatomiques et physiologiques spéciales à chaque espèce animale. Or, parmi tous les animaux sur lesquels le physiologiste et le médecin peuvent porter leur expérimentation, il en est qui sont plus propres les uns que les autres aux études qui dérivent de ces deux points de vue. Nous dirons seulement ici d’une manière générale que, pour l’étude des tissus, les animaux à sang froid ou les jeunes mammifères sont plus convenables,