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de l’expérimentation chez les êtres vivants.

matériaux bruts, excellents et très nombreux ; mais les déductions de leurs calculs sont souvent selon moi hasardées ou erronées. Ainsi, par exemple, ces auteurs ont pris un chien pesant 16 kilogrammes, ils ont placé dans le conduit de la glande sous-maxillaire un tube par lequel s’écoulait la sécrétion, et ils ont obtenu en une heure 5gr,640 de salive ; d’où ils concluent que pour les deux glandes cela doit faire 11gr,280. Ils ont ensuite placé un autre tube dans le conduit d’une glande parotide du même animal, et ils ont obtenu en une heure 8gr,790 de salive, ce qui pour les deux glandes parotides équivaudrait à 17gr,580. Maintenant, ajoutent-ils, si l’on veut appliquer ces nombres à l’homme, il faut établir que l’homme étant environ quatre fois plus pesant que le chien en question, nous offre un poids de 64 kilogrammes ; par conséquent le calcul établi sur ce rapport nous donne pour les glandes sous-maxillaires de l’homme 45 grammes de salive en une heure, soit par jour 1kil,082. Pour les glandes parotides nous avons en une heure 70 grammes, soit par jour 1kil,687 ; ce qui, réduction faite de moitié, donnerait environ 1kil,40 de salive sécrétée en vingt-quatre heures, par les glandes salivaires d’un homme adulte, etc.[1].

Il n’y a dans ce qui précède, ainsi que le sentent bien les auteurs eux-mêmes, qu’une chose qui soit vraie, c’est le résultat brut qu’on a obtenu sur le chien, mais tous les calculs qu’on en déduit sont établis sur des

  1. Bidder et Schmidt, Die Verdaungssäfte und der Stoffwechsel. Milau und Leipzig, 1852. S. 12.