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exemples d’investigation expérimentale, etc.

tuelle qui semble paradoxale, mais qui, suivant moi, représente le véritable esprit de l’investigateur. Il faut avoir une foi robuste et ne pas croire ; je m’explique en disant qu’il faut en science croire fermement aux principes et douter des formules ; en effet, d’un côté nous sommes sûrs que le déterminisme existe, mais nous ne sommes jamais certains de le tenir. Il faut être inébranlable sur les principes de la science expérimentale (déterminisme), et ne pas croire absolument aux théories. L’aphorisme que j’ai exprimé plus haut peut s’appuyer sur ce que nous avons développé ailleurs (voy. p. 116), à savoir, que pour les sciences expérimentales, le principe est dans notre esprit, tandis que les formules sont dans les choses extérieures. Pour la pratique des choses on est bien obligé de laisser croire que la vérité (au moins la vérité provisoire) est représentée par la théorie ou par la formule. Mais en philosophie scientifique et expérimentale ceux qui placent leur foi dans les formules ou dans les théories ont tort. Toute la science humaine consiste à chercher la vraie formule ou la vraie théorie de la vérité dans un ordre quelconque. Nous en approchons toujours, mais la trouverons-nous jamais d’une manière complète ? Ce n’est pas le lieu d’entrer dans le développement de ces idées philosophiques ; reprenons notre sujet et passons à un nouvel exemple expérimental.

Troisième exemple. — Vers l’année 1852, je fus amené par mes études à faire des expériences sur l’influence du système nerveux sur les phénomènes de la nutrition et de la calorification. On avait observé