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applications de la méthode expérimentale.

bliant ce simple essai sur les principes de la médecine expérimentale. En effet, la médecine est si vaste, que jamais on ne peut espérer trouver un homme qui puisse en cultiver avec fruit toutes les parties à la fois. Seulement il faut que chaque médecin, dans la partie où il s’est cantonné, comprenne bien la connexion scientifique de toutes les sciences médicales afin de donner à ses recherches une direction utile pour l’ensemble et d’éviter ainsi l’anarchie scientifique. Si je ne fais pas ici de la médecine clinique, je dois néanmoins la sous-entendre et lui assigner la première place dans la médecine expérimentale. Donc, si je concevais un traité de médecine expérimentale, je procéderais en faisant de l’observation des maladies la base invariable de toutes les analyses expérimentales. Je procéderais ensuite symptôme par symptôme dans mes explications jusqu’à épuisement des lumières qu’on peut obtenir aujourd’hui de la physiologie expérimentale, et de tout cela il résulterait une observation médicale réduite et simplifiée.

En disant plus haut qu’il ne faut expliquer dans les maladies, au moyen de la physiologie expérimentale, que ce qu’on peut expliquer, je ne voudrais pas qu’on comprît mal ma pensée et qu’on crût que j’avoue qu’il y a dans les maladies des choses qu’on ne pourra jamais expliquer physiologiquement. Ma pensée serait complètement opposée ; car je crois qu’on expliquera tout en pathologie mais peu à peu, à mesure que la physiologie expérimentale se développera. Il y a sans doute aujourd’hui des maladies, comme les maladies éruptives, par exemple, sur lesquelles nous ne pouvons rien encore