Page:Bernard - Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, Baillière, 1865.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
de l’observation et de l’expérience.

gie ; à la pathologie et à la thérapeutique, tout cela est complètement inutile. La médecine ainsi conçue ne peut conduire qu’à l’expectation et à des prescriptions hygiéniques plus ou moins utiles ; mais c’est la négation d’une médecine active, c’est-à-dire d’une thérapeutique scientifique et réelle.

Ce n’est point ici le lieu d’entrer dans l’examen d’une définition aussi importante que celle de la médecine expérimentale. Je me réserve de traiter ailleurs cette question avec tout le développement nécessaire. Je me borne à donner simplement ici mon opinion, en disant que je pense que la médecine est destinée à être une science expérimentale et progressive ; et c’est précisément par suite de mes convictions à cet égard que je compose cet ouvrage, dans le but de contribuer pour ma part à favoriser le développement de cette médecine scientifique ou expérimentale.

§ V. — L’expérience n’est au fond qu’une observation provoquée.

Malgré la différence importante que nous venons de signaler entre les sciences dites d’observation et les sciences dites d’expérimentation, l’observateur et l’expérimentateur n’en ont pas moins, dans leurs investigations, pour but commun et immédiat d’établir et de constater des faits ou des phénomènes aussi rigoureusement que possible, et à l’aide des moyens les mieux appropriés ; ils se comportent absolument comme s’il s’agissait de deux observations ordinaires. Ce n’est en effet qu’une constatation de fait dans les deux cas ; la