Page:Bernier - Théologie portative, 1768.djvu/11

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le Sacerdoce jouir de privileges immenſes, de richeſſes inépuiſables, d’une autorité toujours reſpectée, enfin du pouvoir même de mal faire ſans en être puni. Nous le voyons en tout pays préſcrire des rites, des uſages, des cérémonies quelquefois bizarres, inhumaines, déraiſonnables : nous le voyons tirer parti d’une foule d’inventions que ſur ſa parole l’on regarde toujours comme divines. Les Prêtres ont ſacrifié des hommes preſqu’en tout pays. Il falloit rendre les Dieux terribles pour que leurs Miniſtres fuſſent & plus reſpectés & mieux récompenſés. Ils ont introduit des uſages religieux utiles à leurs plaiſirs, à leur avarice & à leurs paſſions ; enfin ils ont commis des crimes aux yeux des peuples, qui ſous le charme où ils étoient, bien loin de les punir, leur ont ſû gré de leur excès & ſe ſont imaginé que le ciel leur deviendroit plus propice à meſure que leurs Prêtres ſeroient plus criminels.

Chez les Phéniciens Moloch demandoit qu’on lui ſacrifiât des enfans. On lui faiſoit des ſacrifices ſemblables chez les Carthaginois ; la Déeſſe de la Tauride vouloit qu’on lui immolât les étrangers ; le Dieu des Mexicains exigeoit des milliers de victimes humaines ; les Druïdes chez