Page:Bernier - Théologie portative, 1768.djvu/27

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Princes, ennemis de l’idolâtrie, n’ont pas tant de peines à prendre ; il leur ſuffit d’être dévôts ou bien ſoumis aux Prêtres, qui ſeuls doivent être adorés, pour que tout aille le mieux du monde ; l’autorité temporelle n’eſt en danger que quand l’Egliſe eſt mécontente, & dès lors, comme on ſait, cette autorité ne peut plus être légitime.

Quant aux mœurs religieuſes des ſujets, les ſeules qui ſoient néceſſaires à l’Egliſe, les Prêtres y pourvoiront toujours ; ils les confeſſeront, ils les abſolveront, ils leur diront des meſſes, ils leur adminiſtreront des Sacremens, & quand ils ſeront à la mort ils leur remettront facilement tous les crimes de leur vie, pourvu qu’ils ſoient bien généreux à l’endroit du Clergé. Que peut-on deſirer de plus que d’aller en Paradis ? Les Prêtres en ont les clefs, ainſi la morale des Prêtres ſuffit, toute autre morale eſt inutile ou dangereuſe ; elle anéantiroit les abſolutions, les indulgences, les expiations, les ſcrupules, les donations à l’Egliſe, en un mot toutes les choſes qui contribuent à la puiſſance du Sacerdoce, & à la gloire du Dieu.

On nous dira peut-être, que les Prêtres montrent ſouvent beaucoup de mé-