Page:Bernier - Théologie portative, 1768.djvu/71

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Ciel. Pays fort éloigné, où réſide le Dieu qui remplit l’univers de ſon immenſité. C’eſt de ce Pays que nos Prêtres font venir à peu de fraix, les dogmes, les argumens & les autres denrées ſpirituelles & aëriennes qu’ils débitent aux Chrétiens ; c’eſt là, qu’aſſiſe ſur les nuées la Divinité par leurs ordres, répand ſur nos climats les roſées ou les déluges, les pluyes douces ou les orages, les calamités ou les proſpérités, & ſurtout les querelles Religieuſes, ſi utiles au maintien de la foi. Il y a trois ciels, comme chacun ſait ; St. Paul a vu le troiſieme, mais il ne nous a point donné la carte du pays, ce qui embarraſſe beaucoup les Géographes de l’Académie.

Cimetieres. Terreins bénits & découvers, où juſqu’à la réſurrection des morts, l’Egliſe permet à ſes enfans trépaſſés de pourrir en plein air, quand ils n’ont point aſſez d’argent pour acquérir le droit de pourrir dans un temple & d’infecter les vivans. Comme les riches n’entrent gueres en Paradis, il eſt honnête de les bien loger pour leur argent en attendant le jugement.

Circonciſion. Le Pere éternel, qui, comme on ſait, a par fois des fantaiſies,