Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

daté de mai 1872[1] elle semble par son dispositif être la version initiale et apparaît aussi comme la plus complète et la mieux à la portée du public.


COMÉDIE DE LA SOIF[2]


1. les parents


Nous sommes tes Grands Parents,
             Les Grands !
Couverts des froides sueurs
De la lune et des verdures.
Nos vins secs avaient du cœur !
Au soleil sans imposture
Que faut-il à l’homme ? boire.


moi. — Mourir aux fleuves barbares.


Nous sommes tes Grands Parents
             Des champs.
L’eau est au fond des osiers :
Vois le courant du fossé
Autour du château mouillé.

  1. Collection L. Barthou. Selon M. Georges Maurevert, ce manuscrit aurait jadis appartenu à Forain. Rimbaud l’aurait donc envoyé à celui-ci, de Charleville.
  2. Le poète, croyons-nous, entrevoyait aur ces chansons de la musique de son ami Cabaner. Outre la variante sans titres qui figure au recueil des Illuminations, il en existe une autre ayant pour titre général : Soif, et subdivisée ainsi : chanson I, chanson II, chanson III, chanson IV, chanson V. Une quatrième variante porte comme titre général : Enfer de la soif.