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JEAN-ARTHUR RIMBAUD


II


Avant de suivre cette famille, privée de son chef, dans les changements successifs d’habitation à Charleville, rétrospectivement disons quelques particularités de la petite enfance d’Arthur.


À l’heure même de sa venue au monde, on venait de lui dispenser les premiers soins dus aux nouveau-nés le médecin-accoucheur constata qu’il avait déjà les yeux grands ouverts. Et, comme la garde-malade chargée de l’emmailloter l’avait posé sur un coussin, à terre, pour aller chercher quelque détail de maillot, on le vit avec stupéfaction descendre de son coussin et ramper, rieur, vers la porte de l’appartement donnant sur le palier.


Sa mère étant tombée malade des suites de l’accouchement, il fut mis en nourrice à Gespunsart, sur la frontière belge, dans une famille de cloutiers. Ces braves gens, en vue du petit