Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/202

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raisons que sa littéraire admiration pourquoi, à l’époque où il s’entendait qualifier dûment de grand poète, il proclamait que Rimbaud était un très grand poète. Ne l’a-t-il pas aussi, dans Jadis et Naguère, appelé la Muse[1] ?

Dans Vies, Rimbaud fait encore allusion à son voyage en pays flamand. « A quelque fête de nuit, dans une cité du Nord, j’ai rencontré — dit-il — toutes les femmes des anciens peintres. » Ce qui attesterait qu’il ne se fit point faute d’aller visiter les musées et d’assister aux

  1. Le Poète et la Muse. Rapprocher aussi des Romances sans Paroles les vers suivants, écrits par Rimbaud en avril 1872 et qui sont, par conséquent, antérieurs aux « Paysages belges.»


    Entends comme brame
    Près des acacias,
    En avril, la rame
    Viride du bois !

    Dans sa vapeur nette,
    Vers Phoebé tu vois
    S’agiter la tête
    De saints d’autrefois...

    Loin des claires meules
    Des caps, des beaux toits,
    Ces chers Anciens veulent
    Ce philtre sournois...

    Or, ni fériale
    Ni astrale ! n’est
    La brume qu’exhale
    Ce nocturne effet.

    Néanmoins ils restent,
    — Sicile, Allemagne,
    Dans ce brouillard triste
    Et blêmi, justement !