Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Madame Rimbaud — confie-t-il — s’occupe très véhémentement de l’affaire. Elle croit qu’en me séparant de son fils je fléchirais ça. Moi, je crois que ce serait leur donner leur seule arme « Ils ont cané, donc ils sont coupables ». Tandis que nous sommes prêts, Rimbaud et moi, à montrer, s’il le faut, notre virginité à toute la clique.


Cependant Rimbaud, à Londres, commençait à s’irriter contre son compagnon, auquel il reprochait toujours d’être, par sa négligence, la cause de la perte des manuscrits. Celui-ci fit bien de nouvelles tentatives pour les recouvrer mais il n’y réussit, paraît-il, point.

Et le jeune poète maudit, fatigué, écœuré de l’indécision du « pitoyable frère » passant ses heures à se griser, à se lamenter et, plutôt que d’agir comme il eût fallu, à poster ses doléances à des camarades parisiens incapables de le servir, quitta l’Angleterre, après quelque dispute, et revint en France. C’était vers le milieu de décembre 1872.