Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/240

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C’est durant ce dernier et court séjour avec Verlaine à Londres que se place, sans nul doute, une circonstance physiologique qui pourrait bien avoir eu une influence sur le changement de vues de l’illuminé.

Ses dix-huit ans viennent de s’ouvrir à la vie sexuelle. Il aime d’amour plus qu’imaginatif une Londonienne « rare, sinon unique », a témoigné Verlaine. Quelle était cette Anglaise ? Était-ce une miss à laquelle il donnait des leçons ? Nous ne savons. Il ne parait pas, même, qu’il ait fait, à Verlaine ou à d’autres, de grandes confidences verbales à ce propos. Ce dut être une personne d’un rang social relativement élevé, puisqu’il n’osa pas aller loin vis-à-vis d’elle dans ses déclarations et qu’il se crut obligé, sa timidité et sa réserve l’empêchant de se présenter dans l’appartement de la belle autrement qu’en imagination, de chercher un dérivatif auprès des prostituées de la banlieue s’offrant à lui, — ainsi qu’il appert de :


BOTTOM


La réalité étant trop épineuse pour mon grand caractère, — je me trouvai néanmoins chezmadame,en gros oiseau gris-bleu s’essorant vers les moulures du plafond et traînant l’aile dans les ombres de la soirée.