Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/266

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rien ne pourrait jamais essentiellement altérer sa blancheur impavide et voici que la poussière impure dont il lui faut se secouer aujourd’hui aveugle les puissances sociales disposant de l’honneur des individus, et qui ont peine à discerner que ces pulvérulences sont étrangères à sa nature


Il y a, dans l’œuvre de Paul Verlaine, des témoignages certains et précis de la chasteté d’Arthur Rimbaud.

Outre le poème Crimen amoris, dont nous avons cité plus haut des strophes fidèlement évocatrices, et qui n’est si beau que parce qu’il est dicté tout entier par le souvenir de l’auteur des Illuminations, on peut lire, dans Jadis et Naguère, la si touchante protestation de ce sonnet de mètre impair :


VERS POUR ÊTRE CALOMNIÉ


Ce soir je m’étais penché sur ton sommeil.
Tout ton corps dormait chaste sur l’humble lit,
Et j’ai vu, comme un qui s’applique et qui lit,
Ah ! j’ai vu que tout est vain sous le soleil

Qu’on vive, ô quelle délicate merveille,
Tant notre appareil est une fleur qui plie !