Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— dit le Pauvre Lélian dans Mes Prisons — de communier plutôt avec le diable », est Læti et errabundi. Ces vers ont été faits à l’hôpital Tenon en 1887, c’est-à-dire à une époque où la gloire naissante de Verlaine s’agrémentait, en l'esprit de certains, d’un piment de sodomie, et ils ont paru pour la première fois dans un journal littéraire dirigé par M. Georges Lecomte et intitulé la Cravache. Nous croyons bien avoir été le premier à les lire au chevet du malade ; et nous nous rappelons que, devant l’observation par nous faite sur l’équivoque y contenue, le poète protesta, non sans remords visible d’avoir écrit quelque chose qui pût encore prêter à de malignes et ordurières interprétations quant à ses relations avec Rimbaud. Puis il nous expliqua le sens, très simple, du poème et nous en fit toucher la réelle signification en nous soulignant ce vers :

Scandaleux sans savoir pourquoi,


qui, évidemment, ramène toute la pièce au point.

Néanmoins la méprise tapie dans Læti et errabundi avait, faut-il croire, dépassé les intentions de l’auteur. On glosa dans les milieux littéraires. Verlaine en fut très impressionné, dominé qu’il demeurait par la crainte instinctive du « dieu parmi les demi-dieux », alors en