Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/290

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ligieux dans l’ensemble et par leurs données forment en quelque sorte le commentaire d’Une Saison en Enfer écrit selon la technique indiquée par le sonnet des Voyelles, Paul Claudel, Francis Jammes, d’autres, soient revenus à la foi catholique ? Nous savons, en outre, que Louis Le Cardonnel est le poète de la génération symboliste qui, le premier, lut les Illuminations dans le manuscrit.

« C’est à Rimbaud, nous écrit Paul Claudel, que je dois humainement mon retour à la foi. Je pataugeais dans les marécages du rationalisme, et je pensais que le monde entier est aussi explicable qu’une machine à battre, quand la petite livraison de la Vogue du 13 mai 1886[1] est venue briser les murs de la prison infecte où j’étouffais et m’apporter la prodigieuse révélation du surnaturel partout présent autour de nous. Aucun livre ne m’a aidé plus que la Saison en Enfer dans cette terrible agonie qu’est la reconquête de la vérité perdue. »

Enfin, que signifierait donc la prose parabolique suivante, trouvée parmi des ébauches d’Une Saison Enfer et faisant corps avec elles, si ce n’est qu’Arthur Rimbaud, au moment où il la

  1. La Vogue, dirigée par M. Gustave Kahn, publiait à cette date les Illuminations, encore inédites.