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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

D. — N’invoque-t-elle pas aussi comme grief votre intimité avec Verlaine ?

R. — Oui, elle nous accuse même de relations immorales. Mais je ne veux pas me donner la peine de démentir de pareilles calomnies.

Lecture faite, persiste et signe.

(Suivent les signatures.)

V

Seconde déposition du témoin Rimbaud Arthur, en date du 18 juillet 1873. (Extrait du dossier du Procès de Bruxelles.)

— Je persiste dans les déclarations que je vous ai faites précédemment, c’est-à-dire qu’avant de me tirer un coup de pistolet, Verlaine avait fait toutes espèces d’instances auprès de moi pour me retenir avec lui ; il est vrai qu’à un certain moment il a manifesté l’intention de se rendre à Paris pour faire une dernière tentative de réconciliation auprès de sa femme, et qu’il voulait m’empêcher de l’y accompagner ; mais il changeait d’idées à chaque instant ; il ne s’arrêtait à aucun projet : aussi je ne puis trouver aucun mobile sérieux à l’attentat qu’il a commis sur moi ; du reste sa raison était complètement égarée, il était en état d’ivresse,