Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

leurs ouvrages personnels sans l’autorisation du corps, de crainte qu’ils ne s’appropriassent le travail collectif.

Les auteurs d’une semblable conception se faisaient une étrange idée des sciences exactes, qui procèdent au contraire par l’initiative individuelle et se modifient sans cesse.

Je ne pousserai pas plus loin l’analyse du volume de Bertrand, rempli de détails intéressants sur les travaux divers et sur les membres célèbres de l’Académie aux dix-septième et dix-huitième siècles : c’est une revue amusante et instructive. Je regretterai seulement que le peu de sympathie que Bertrand professait pour la politique l’ait empêché de rendre entière justice à Condorcet et à son œuvre philosophique. Le volume se termine par le récit tragique de la suppression des Académies en 1793. Elles devaient renaître presque aussitôt sous le nom de l’Institut. Un État constitué, une société moderne ne saurait se passer de savants, en raison des services continuels qu’ils rendent à tous les arts et à toutes les industries : le rang, la richesse et la puissance d’une société humaine se mesurent aujourd’hui par son degré de culture scientifique.

J’ai dû consacrer quelques développements à l’analyse des deux ouvrages littéraires principaux