Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


En cela, je le répète, il était vraiment membre de l’Académie française, et peut-être regretterez-vous plus quelquefois de ne pas retrouver la même supériorité dans le successeur que vous lui avez donné. Ce que je m’efforcerai du moins de vous rendre, c’est le sérieux moral, le dévouement aux choses élevées, l’amour du bien, je dirai plus, la bonté et la générosité privées, qui ont toujours guidé J. Bertrand dans sa vie publique comme dans sa vie de famille. Ce sont là les traits éminents de son caractère que je vais essayer de vous retracer maintenant, en les rattachant aux souvenirs de son existence privée.

Doué d’un esprit actif et aimable, possédant à la fois une haute culture scientifique et littéraire et le goût de l’art et de la nature, indépendant de caractère, sympathique à toute initiative personnelle, et toujours prêt à obliger, J. Bertrand devait avoir de bonne heure des amis fidèles dans des ordres divers. Quelques-uns, Briot, Serret, Bixio, Marcel Aclocque ont laissé leur trace dans la science ou dans l’industrie.

Le dernier, son camarade à l’École polytechnique, l’introduisit en 1840 dans sa propre famille. J. Bertrand y fit connaissance de sa sœur, qu’il épousa au mois de décembre 1844. Une