Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/43

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pour encourager les jeunes talents et les pousser, autant qu’il était en son pouvoir, au premier rang. C’est ce qu’il avait fait jadis pour Léon Foucault, dont il fut le promoteur convaincu et le soutien acharné ; jusqu’au jour où il eut la joie de l’entendre proclamer élu à une voix de majorité par l’Académie. Il ne cessa de poursuivre cette ligne de conduite, avec une autorité accrue par les années, lorsqu’il fut devenu Secrétaire perpétuel.

Ce n’est pas qu’il intervînt dans des combinaisons de parti ou de système, qui jouent parfois un rôle dans nos élections : il n’avait pas la prétention de les diriger, comme l’avait essayé autrefois Arago. Bertrand y mettait plus de discrétion : il affectait le rôle d’un arbitre amiable dans nos discussions publiques, aussi bien que dans celles des comités secrets. Son avis n’en avait que plus de poids, pour être moins suspect de passion. Il était d’ailleurs toujours dirigé par des vues élevées et par cette idée qu’une Académie compte surtout dans l’opinion publique en raison du prestige personnel de ses membres. Mais elle ne doit jamais renverser les rôles, et s’imaginer qu’elle communique à ses élus des vertus qu’ils n’ont pas par eux-mêmes. Si la cooptation des hommes