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Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/67

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penser ainsi ? Irai-je vous faire des objections ? À vous, jamais. Je n’en oserais faire qu’à certains de ceux que, sans le savoir, vous traînez à votre suite, qui n’ont peut-être pas les mêmes droits que vous de nous parler au nom de la science, et qui n’ont assurément ni votre haute probité d’esprit, ni votre désintéressement, ni votre tolérance. Mais à vous je dirai : —-Il est excellent, il est indispensable qu’il y ait des hommes de votre type intellectuel et moral, des rationalistes non troublés et même un peu intransigeants. Les femmes et les enfants, charme du monde, le feraient peu avancer, non plus que les mystiques et les artistes eux-mêmes. Ce n’est pas le sentiment religieux qui a fait les grandes découvertes de la science et de l’industrie moderne. Bénie soit votre philosophie, si c’est elle qui vous a communiqué la force d’accomplir durant cinquante ans des travaux dont a profité toute la communauté humaine !

Au surplus, si l’univers a un but, il faut que ce soit, pour le moins, d’être connu de l’homme et de se réfléchir fidèlement en lui : et il n’y a de connaissance proprement dite que par la raison appuyée sur l’observation scientifique. C’est ce qu’il m’est impossible de ne pas vous accorder, si fort que je sois impressionné par la somme de consolation et de vertu