Page:Bertheroy - Le Mime Bathylle.pdf/257

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incomplètes ou vides. Il s’alourdissait dans sa litière, parmi les palmes, afin de peser davantage sur les épaules des patriciens devenus pour l’instant ses esclaves ; et, à ses pieds, la ville, l’immense ville, avec ses temples, ses portiques, ses palais et tout l’entassement de ses richesses, semblait se coucher comme un colosse vaincu.

On arrivait en face du pont Fabricius, et le soleil, à son déclin, teignait de sang les eaux irritées du Tibre ; sur la berge, repoussant la cohue du cortège, des mariniers, marchant lentement, parurent ; ils portaient sur une civière un cadavre encore ruisselant et qu’un long voile blanc recouvrait. Mais la nuée humaine, au milieu de laquelle trônait le mime, encombrait toute la voie, et, pour la laisser passer, les mariniers durent se ranger à l’entrée du pont. À cet instant une brise violente dérangea un coin du voile qui recouvrait la civière et Bathylle, s’étant penché, reconnut le visage décoloré de Tuccia. Il détourna les yeux aus-