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CARACTÈRES DIVERS

131. — Enfin on devra toujours signaler la grimace convulsive et intermittente, appelée tic, en indiquant autant que possible le côté de la face et l’organe qui en est le siège. Exemples : tic de l’angle gauche de la bouche, — tic de toute la moitié droite de la face.

132. — 5° Habitudes particulières. Le sujet examiné a-t-il le goût ou la passion du tabac et sous quelle forme : cigarettes, cigares, pipe ou chique ? Prise-t-il ? — Se ronge-t-il les ongles ?

V. — La voix et le langage.

133. — 1° Le timbre de la voix est un des caractères les plus distinctifs de l’individualité. Chacun sait que nous reconnaissons nos parents, nos amis, toutes les personnes avec lesquelles nous sommes en rapport journalier, à distance, d’une pièce à une autre, rien qu’au son de leur voix. Malheureusement, le phonographe mis à part, aucun signe n’est plus difficile à noter.

134. — On signalera les voix particulièrement graves ou aiguës, la voix de fausset, la voix féminine chez l’homme et la voix masculine chez la femme.

Notons qu’on est souvent tenté d’attribuer à une particularité du timbre de la voix, ce qui n’est qu’un reste d’accent provincial ou étranger transmis par la famille.

135. — 2° Les principaux vices organiques d’articulation sont :

1° le zézaiement qui consiste en une assimilation de tous les S durs à des Z. Exemple : « je suis un bon citoyen — je zuis un bon zitoyen » ;

2° le chuintement qui fait prononcer les J et S de la même façon que les CH. Exemple : « che chuis un bon chitoyen » ;

3° le bégaiement qui résulte d’une hésitation nerveuse au commencement de certains mots, et du redoublement de certaines syllabes, etc. Il est plus ou moins accentué, et peut souvent être guéri.

4° le grasseyement qui consiste à prononcer les R de la gorge, au moyen de la luette, au lieu de les émettre à l’aide d’une vibration de l’extrémité de la langue contre le palais. C’est là une des caractéristiques de l’accent faubourien du gamin de Paris.

136. — 3° La connaissance raisonnée des différents accents qui caractérisent chacune des provinces de la France, serait certes d’une grande utilité pour l’identification des inconnus qui cachent leur nom, si en cette matière si délicate la théorie pouvait suppléer à la pratique.

Les renseignements de ce genre dont on serait certain ne devront être notés que quand il s’agira de sujets dissimulant manifestement leur état civil.

137. — Cette remarque s’applique également à l’observation de l’accent étranger. Il est évident, par exemple, qu’il serait oiseux de signaler comme ayant l’accent anglais, un sujet qui donnerait des