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PHOTOGRAPHIE JUDICIAIRE

ANNEXE

LA PHOTOGRAPHIE JUDICIAIRE

Considérations générales. — Les observations anthropométriques, corroborées par le relevé des marques particulières et accessoirement par les renseignements descriptifs du visage, suffisent amplement pour assurer l’identification de tout individu qui, mesuré une première fois à l’âge adulte, viendrait à être arrêté et remesuré ultérieurement, quel que soit le nombre des années qui puissent séparer les deux opérations.

Mais il ne saurait en être de même lorsque le signalement initial a été relevé sur un sujet âgé de moins de vingt ans.

L’adjonction du portrait photographique au signalement devient alors d’autant plus nécessaire que l’on désire faire remonter la recherche d’identité plus haut vers l’enfance.

On doit admettre comme règle qu’il est difficile de poursuivre une vérification dans les archives anthropométriques en deçà de la vingt et unième année d’âge, et absolument impossible en deçà de la dix-huitième année, sans l’aide d’une photographie de profil côté droit.

Et encore est-il désirable que la photographie adjointe au signalement se rapproche autant que possible du type uniforme bien défini, adopté, sur mes indications, pour les archives centrales du service d’identification.

C’est à l’exposé des règles définissant ce type de portrait que cette annexe est consacrée. Le photographe de profession ou le simple amateur qui consentiront à en observer les prescriptions, arriveront le plus aisément du monde à le réaliser.

Si des raisons spéciales, et notamment l’indocilité du sujet, en empêchaient l’observation rigoureuse, disons tout de suite qu’il faudrait concentrer les efforts pour l’obtention d’une épreuve de profil ou de trois-quarts côté droit, reproduisant les détails de l’oreille. Le modelé de l’oreille droite est en effet (avec la couleur de l’iris) le meilleur et même presque le seul élément d’identification qu’offrent les mineurs de moins de dix-huit ans. Un portrait instantané sera d’ailleurs toujours plus aisé à prendre de profil que de face.

A défaut de photographie, on cherchera à prendre un dessin, ou encore un moule ou une empreinte de cette même oreille. Une esquisse, même grossièrement exécutée par une personne peu experte en dessin, mais qui aurait une connaissance suffisamment approfondie