Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/10

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dressée au desertio de las Palmas, épiaient le brillant fanal pour en déterminer la direction.

La courbure de la terre, dont, ils avaient calculé l’influence, ne devait pas être un obstacle ; mais la vue pouvait-elle s’étendre à une telle distance ? La science et l’habileté n’y pouvaient rien, et c’était par conséquent le point le plus incertain de leur tâche. Leur patience persévérante renouvela soixante nuits de suite des essais sans résultats ; l’entreprise semblait impossible ; avant d’y renoncer cependant, après deux mois de veilles et d’inquiétudes, ils firent une dernière et heureuse tentative. Par une belle soirée de décembre, l’absence de la lune promettant une nuit profondément obscure, ils promenèrent lentement leur lunette le long de l’horizon de la mer, jusqu’à ce qu’elle rencontrât les montagnes d’Iviça, et choisissant la plus haute, la plus découverte, celle dont l’aspect et la forme rappelaient davantage la station adoptée par Rodriguès, ils dirigèrent vers elle la lunette en la maintenant immobile jusqu’au