Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/18

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justifiait surtout, il faut l’avouer, cette flatteuse préférence et cet honneur si précoce par la haute opinion qu’il avait su inspirer de la force de son esprit ; il fut nommé pour les travaux qu’on attendait de lui, plus encore que pour ceux qu’il avait accomplis. Laplace voulait faire ajourner l’élection en réservant la place vacante pour stimuler l’ardeur des jeunes gens. Une plaisanterie du médecin Hallé triompha de son opposition. « Vous me rappelez, lui dit-il, un cocher qui attachait une botte de foin à l’extrémité du timon de sa voiture ; les pauvres chevaux s’épuisaient en vains efforts pour atteindre cette proie qui fuyait toujours, et c’était pour eux un très-mauvais régime. »

La comparaison parut juste et Laplace, se rendant enfin, vota pour Arago, qui, sur cinquante-deux votant obtint quarante-sept suffrages. Le jeune académicien ne tarda pas à justifier cette récompense inespérée par de nouveaux et excellents travaux. Quoique membre du bureau des longitudes et de la section d’astronomie, ses premières re-