Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/9

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de la détermination exacte du mètre en complétant le réseau de triangles qui devait servir à la mesure du degré terrestre.

L’influence de Laplace écarta toutes les difficultés. Les deux jeunes savants partirent munis d’un sauf-conduit anglais pour leurs opérations nautiques, et accompagnés d’un savant espagnol, M. Rodriguès, que le gouvernement de Charles IV associait à leur entreprise. Les difficultés étaient grandes ; leur prédécesseur, Méchain, était mort à la peine en désespérant du succès. Ils ne se proposaient rien moins, en effet, que de prolonger la méridienne jusqu’à l’île d’Iviça, qu’il fallait rattacher au continent par un triangle dont les côtés dépasseraient quarante lieues : rien de pareil n’avait encore été tenté. Arago, Biot et Rodriguès se partagèrent le travail. L’astronome espagnol, installé sur un pic désert et aride, fut chargé d’entretenir toutes les nuits plusieurs lampes toujours allumées, pendant, qu’à quarante lieues de là, Biot et Arago, vivant rudement sous une tente