Page:Bertrand - D’Alembert, 1889.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

par la bouche des magistrats a porté l’arrêt contre les jésuites. Le jansénisme n’a été que le solliciteur. »

C’est à l’occasion de ce passage que l’un des auteurs des deux pamphlets très différents portant tous deux pour titre le Philosophe redressé, a provoqué par l’introduction du nom de Rabsacès l’ironie dangereuse de Voltaire.

« Quand j’accorderais, dit-il, à ces prétendus destructeurs des jésuites la gloire, dont ils paraissent jaloux, d’avoir prononcé l’arrêt de leur ruine, est-ce qu’il ne faudra pas toujours dire que c’est Dieu qui s’est servi de blasphémateurs, Rabsacès à leur tête, pour tailler en pièces les Éthiopiens, tellement qu’il ne resta personne de leur côté pour enterrer les morts, tandis que les philosophes de Jérusalem s’applaudissaient de leur politique, qui, disaient-ils, avait fait par leur diversion lever le siège aux Assyriens ? »

L’allusion n’est pas claire ; en consultant la Bible on la trouve plus obscure encore. L’auteur avait oublié les détails du siège de Jérusalem ; mais il n’a pas appelé d’Alembert Rabsacès.

On lui en a dit bien d’autres :

« Ne serait-ce pas s’avilir et faire trop d’honneur à cet écrivain que de qualifier en détail toutes ses contradictions ? Un monstre devant un miroir doit avoir horreur de lui-même. »

« L’auteur, disait un autre, est un philosophe qui ose tout contre la vérité et qui, distrait sur son