Page:Bertrand - D’Alembert, 1889.djvu/32

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communiquer avec ceux qui, pour combattre la vérité, descendent tout vivants dans l’Enfer ? »

« Quand j’ouvre cette bulle, disait un autre auteur, et que j’y vois condamner cent une vérités qui sont l’élixir de la tradition, l’abrégé du christianisme, le rempart de l’Église, le fondement de la religion, dois-je me contenter de dire : on veut me faire illusion ? La bulle est visiblement subreptice et porte tous les caractères de la plus pernicieuse nouveauté. »

C’est sur ce ton que, par des milliers de pamphlets se répondant comme les voix d’un chœur d’anathèmes, les partis, pendant un quart de siècle, se maudissent, se déchirent et s’insultent. Pour ceux qui prendraient intérêt au fond, ils sont rares aujourd’hui, il serait malaisé de les instruire. Pour voir ce venin si bien caché et comprendre ces subtiles distinctions, il faut regarder de près et avoir de bons yeux.


Quand Dieu veut sauver l’âme, en tout temps, en tout lieu,
L’inévitable effet suit le vouloir de Dieu.


L’innocence de ces deux vers semble égaler leur platitude. C’est une dangereuse erreur : ils contiennent deux hérésies condamnées par la bulle.

Dans les miracles accomplis sur le tombeau d’un appelant, le bienheureux Pâris, les jésuites n’accordaient aucun sujet de triomphe à leurs adversaires.

Il fallait avant tout définir le mot miracle. Comment espérer sans cela une argumentation solide ?