Page:Bertrand - La Femme qui était retournée en Afrique, 1920.djvu/19

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la litière close où reposait son fils, toujours malade, &, de temps en temps, du haut de sa monture, il lançait des regards inquiets vers les rideaux de cuir soigneusement tirés, qui protégeaient mal contre le froid nocturne le débile adolescent.

Lui-même grelottait, quoique chaudement vêtu, botté jusqu’aux genoux & enveloppé d’une lacerne de laine très épaisse. Frissonnant dans l’air glacé, il serra plus hermétiquement contre son corps les plis flottants de son manteau, & il en rabattit le capuchon qui lui descendait jusqu’aux yeux. De l’autre main, il pesait sur le mors, essayant de modérer le fringant cheval numide sur lequel il était monté. Mais l’animal, aiguillonné par le froid, piétinait d’impatience, encensait entre les rênes.