Page:Bertrand - La Femme qui était retournée en Afrique, 1920.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

voulant rien accepter de lui. C’était en hiver. Malgré la pluie & la neige, elle était partie avec tout son bagage roulé dans un morceau d’étoffe, comme une pauvre petite négresse d’Afrique. Un instant, elle s’était retournée vers la maison, à cause de l’enfant sans doute, & elle avait disparu dans le brouillard, le long des canaux glacés… Comment avait-il eu le cœur de la laisser partir ainsi ! Et ce qui augmentait le reproche de sa conscience, c’est qu’il avait fait cela — il s’en souvenait avec confusion — pour épouser une jeune fille riche, en ce temps où il croyait encore à la richesse & aux honneurs ! Sûrement c’était cette mauvaise action qu’il allait expier par la mort de son fils… Mais cette femme, après tout, n’était qu’une concubine ! Trop longtemps elle avait enchaîné ses sens,