Page:Bertrand - La Femme qui était retournée en Afrique, 1920.djvu/71

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— Oui, mère, elle m’a dit que tu étais ici. Depuis ce temps, mon cœur n’a cessé de voler vers toi !

Ces paroles d’amour firent que la malheureuse éclata de nouveau en sanglots.

— Aie pitié de moi, mon enfant ! suppliait-elle. Je ne suis qu’une pauvre bonne femme. Je n’aurais jamais dû te quitter. Mais j’étais irritée contre ton père. La colère m’a égarée. J’ai été punie de t’avoir ainsi abandonné. Pendant ces six ans qu’a duré notre séparation, je n’ai pas passé un seul jour sans pleurer, en pensant à toi. Et pourtant, ici, tous me croient heureuse. Ils me voient si tranquille, si insouciante en apparence : je brode, je file, je cultive les laitues du jardin. Je vais à la basilique. Nous chantons des hymnes, nous prions toutes en-