Page:Bertrand - La Femme qui était retournée en Afrique, 1920.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

n’avait pas quittée pendant tout l’office, la place des veuves, derrière le chancel du chœur. L’adolescent, toujours sans connaissance, gisait immobile sur le lit. Modesta, qui se tordait les bras, qui poussait des cris, implorait du médecin des remèdes impossibles &, se taisant tout à coup, elle épiait le moribond d’un air farouche : c’était son rêve de maternité retrouvée, de foyer reconstruit, qui s’évanouissait pour toujours !… Cependant elle le dévorait des yeux, comme si, par la force de son regard, elle voulait le retenir, le rattacher à la vie. Il fit encore quelques mouvements convulsifs & ténus, comme ceux d’un oiselet captif qui cherche à déployer ses ailes. Puis ce fut l’expiration, la rigidité suprême… L’irréparable était accompli.

À cette vue, Augustin & Modesta,