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viii
PRÉFACE

Quelques-unes de nos propositions nous paraissent avoir pour elles un grand degré de probabilité. Elles s’appuient sur des faits déjà nombreux.

La division de la religion pré-romaine des Gaulois en deux branches, la celtique et la galatique, précédées d’une période chamanique, nous semble devoir s’imposer désormais à tous les chercheurs.

Nous croyons, antérieurement à la période celtique, au contact de nos populations primitives avec le monde septentrional, que Pruner Bey et François Lenormant ont qualifié de Touranien.

Nous croyons à la valeur des survivances comme moyen d’information sur les temps les plus éloignés. Fustel de Coulanges a magistralement montré, dans sa Cité antique, combien il y a de survivances dans nos institutions, nos lois, nos coutumes. Le même travail doit et peut être fait dans le domaine des Religions.

Nous croyons que certains symboles solaires sont aussi vieux que les langues indo-européennes elles-mêmes. Ce langage primitif, nous devons nous efforcer de le suivre à travers les siècles et d’en comprendre le sens. Les médailles celtiques nous paraissent devoir être sérieusement étudiées à ce point de vue.

Nous croyons à l’existence en Gaule, en Angleterre, en Irlande de grandes communautés druidiques, analogues aux lamaseries de la Tartarie et du Thibet. Nous soupçonnons que de semblables communautés, sous divers noms, ont joué dans le monde un rôle considérable comme facteurs de la propagation et de l’acclimatation des langues et de la civilisation indo-européenne en Occident : ces communautés sont à nos yeux l’origine et le modèle de nos grandes abbayes chrétiennes de moines occidentaux.

Nos convictions s’appuient sans doute en grande partie