Page:Besant - Des religions pratiquées actuellement dans l’Inde.djvu/176

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trahit le fugitif, de sorte que le roi fit chercher le vaincu, se saisit de lui et de sa femme et les livra au bourreau. Tandis qu’on les conduisait au lieu de l’exécution, le fils arriva, qu’on avait envoyé au loin pour plus de sûreté, aperçut son père et sa mère qu’on allait exécuter et se fraya un chemin parmi la foule. Le père murmura : « Mon fils, ne tarde pas trop, ne sois pas trop prompt, la haine n’est pas apaisée par la haine ; elle ne l’est que par l’absence de haine », et ayant ainsi parlé, il marcha à la mort ; et le fils songeait aux paroles du père, mais il ne les comprenait pas. Bientôt, il prit du service auprès du roi qui avait immolé son père et sa mère après les avoir réduits à la mendicité et, ayant attiré l’attention du roi, il devint son attaché personnel. Le roi aimait ce jeune homme et avait coutume de dormir la tête sur ses genoux. Un jour, tandis qu’il reposait ainsi, le jeune homme songea : « Ce roi est en mon pouvoir, il a immolé mon père et ma mère, il m’a réduit à la misère ; il est sans défense, je vais le tuer », et le jeune homme tira son épée. Mais les paroles de son père lui revinrent à l’esprit : « Ne soit pas trop prompt », et il comprit que cela voulait dire : « Ne mets pas de hâte à agir »,