Page:Besant - Pourquoi je suis devenue théosophe.djvu/12

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la font abandonner. On ne progresse qu’ainsi ; ainsi seulement, pas à pas, nous approchons de la lointaine Vérité. Un libre-penseur rendu tel par l’étude et qui aurait péniblement conquis sa liberté ne pourrait pas revenir aux diverses doctrines du Christianisme sans avouer ou qu’il avait été trop prompt à les rejeter ou qu’il était peu assuré dans sa croyance nouvelle ; dans l’un et l’autre cas il aurait fait preuve de faiblesse intellectuelle. Mais au libre-penseur ne peut être clos nul des champs inexplorés de l’activité mentale. Aucune orthodoxie nouvelle n’enchaînera ses membres affranchis des fers où les enserrait une foi plus ancienne. Nul credo étroit ne posera le bandeau sur ses yeux que le soleil illumine, et ce n’est point à lui que l’Athéisme (non plus que le Théisme) dira : « Tu croiras jusque-là, — et pas plus loin ! »

L’Athéisme fut son libérateur ; il ne sera point son geôlier. L’Athéisme l’a affranchi ; il ne doit plus jamais l’enchaîner. — Reconnaissant pour tout ce dont l’Athéisme l’a sauvé, pour tout ce qu’il lui a enseigné, pour la force qu’il lui a donnée, l’énergie qu’il lui a inspirée, l’esprit aigu de l’homme déjà prend son ardent essor et crie : « La lumière est au delà ! »

Je maintiens donc que le libre-penseur est