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à formuler une réponse. Ce système, si nous y étions prêtés, aurait pu avoir des conséquences fâcheuses pour la forme même de l’interrogatoire, étant donnée l’habileté du capitaine Dreyfus.

Si on compare les réponses que nous a faites le capitaine Dreyfus avec les dépositions de quelques témoins entendus, il en résulte cette pénible impression, c’est qu’il voile souvent la vérité et que toutes les fois qu’il se sent serré de près, il s’en tire sans trop de difficulté, grâce à la souplesse de son esprit.

En somme, il ressort des dépositions de plusieurs témoins que le capitaine Dreyfus a souvent attiré sur lui la juste suspicion de ses camarades qui le lui ont montré d’une façon bien nette : comme le capitaine Boullenger en ne répondant pas aux questions indiscrètes qu’il lui posa sur des affaires secrètes ou confidentielles qu’il traitait ; ou encore comme le capitaine Besse, qui, le voyant travailler dans son bureau le 8 septembre dernier sur du papier particulier au lieu de le faire sur un document similaire à celui qu’il avait à mettre à jour, lui en fit l’observation ;