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Dès que le capitaine Dreyfus s’aperçut de l’objet de cette lettre, son écriture jusque là régulière et normale, devint irrégulière, et il se troubla d’une façon manifeste pour les assistants. Interpellé sur les motifs de son trouble, il déclara qu’il avait froid aux doigts. Or la température était bonne dans les bureaux du ministère où le capitaine Dreyfus était arrivé depuis un quart d’heure et les quatre premières lignes écrites ne présentent aucune trace de l’influence de ce froid.

Après avoir arrêté et interrogé le capitaine Dreyfus, M. le commandant du Paty de Clam, officier de police judiciaire, délégué, pratiqua le même jour, 15 octobre, une perquisition à son domicile.

Cet officier supérieur n’ayant entendu aucun témoin, ce soin nous incomba, et, en raison du secret professionnel et d’État qui lie M. le ministre de la Guerre, l’enquête, dans laquelle nous avons entendu 23 témoins, fut aussi laborieuse que délicate.